mar. 24 juin de 15h00 à 18h00
Focus #6 - Loïse Doyen
chercheuse en esthétique et peintre



Focus est un rendez-vous régulier au cœur des Ateliers Tropisme. Une invitation à découvrir l’univers créatif d’un·e artiste résident·e, dans le cadre intime de son atelier. Pour cette sixième occurence, Loïse Doyen nous invite à une immersion en son atelier !
Nominée au prix Art de la ville de Strasbourg en juin 2023, Loïse poursuit depuis une pratique de peinture et d’écriture où elle vise les formes du vivant dans une critique de l’ anthropocène.
Loïse Doyen active les regards et les corps par ses peintures troublantes. Les lignes sont reconnaissables, mais le cœur du sujet est volontairement difficile à identifier. L’espace entre ce que l’on voit, ce que l’on peut en dire et en lire vient rapprocher Loïse Doyen du travail des artistes conceptuels des années 1960. Les artistes de Supports/Surfaces la fascinent aussi pour leurs expérimentations des supports et pour la matérialité de la peinture. Elle choisit de s’exprimer sur des trampolines, des balancelles, et au travers de rapports d’échelle. Le visiteur est appelé à faire corps à corps avec la peinture. Ainsi, Loïse Doyen déconstruit l’adage « une image vaut mille mots » par l’exploration théorique et pratique des rapports entre texte et image, sujets et objets.
L’artiste donne des pistes mais jamais la clé de ce qui est regardé. Une latence se crée dans l’interprétation. Un nouvel espace de perception se dégage et invite à restructurer le sens de l’image, mais aussi à l’étirer et à l’éprouver. Les toiles de trampoline montrent des formes morcelées et vivantes. Une certaine étrangeté se dégage à la fois de ces fragments organiques, et de leurs modes de présentation. Ensemble, ils sont une invitation à la lecture par la sensation et la coopération. Les peintures figurent des forces, plus que des formes. Cela permet à Loïse Doyen de réfléchir au langage et à comment il structure la réalité en créant des rapports de passivité et d’activité. Par exemple, peindre un jeu de mots, revient pour elle jouer d’une image dans le réel, alors qu’elle n’existe a priori qu’au sens figuré. Ainsi par la peinture, l’artiste observe les conséquences de la représentation.
Loïse Doyen est aussi diplômée de la Haute École des Arts du Rhin (DNSEP, 2023, félicitations du jury) en peinture. Une réflexion théorique se créée dans son travail aux beaux-arts par les cours d’Esthétique, les ateliers d’écriture créative et son premier mémoire de fin d’étude, "Mon chien s’appelle Tableau", dirigé par Jérôme Game, interrogeant les représentations du vivant à travers les concepts de Cosmopolitique (Isabelle Stengers) et d’Animots (Jacques Derrida). Son sujet de recherche actuel, dirigé par Mylène Duc, prend appui sur le film documentaire « Vivant parmi les vivants», réalisé par Sylvère Petit en 2024, dans lequel l’artiste, le philosophe, et l’écrivain sont dans une relation de travail au sein d’un troupeau de chevaux dits «sauvages» en liberté, mais aussi avec des chiens. Les processus artistiques de construction du film proposent une nouvelle captation et traduction des relations inter-espèces, des langages filmiques mais aussi scientifiques. Ils utilisent les codes du cinéma pour filmer le philosophe comme on filmerait un animal, filmer le chien comme on filmerait un scientifique.
https://loise-melisse-doyen.fr
https://www.instagram.com/loisedoyen_/
INFOS PRATIQUES
Gratuit sur inscription
@hear_leplateau
@atelierstropisme
Légendes visuels :
1. Un peu plus, Peinture à l’huile sur toile, 62 x 55 cm, 2024.
2. Salades en devenir, Peinture à l’huile sur toile, 135 x 135 cm, 2023.
3. VS, Peinture à l’huile sur toiles, Diptyque 70 x 40 cm, 2023.
4. Vue de mon diplôme à la Hear, juin 2023.
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